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L’Abbaye Saint-Vincent de Chantelle est un haut lieu religieux et culturel, pour les pèlerins, amateurs de belles pierres et autres passionnés de nature. Dès le Ve siècle, à Chantelle, sur les bords de la Bouble, existaient un château fort et une église dédiée à Saint Vincent, dont s'empare Pépin le Bref au VIIIe siècle. L'abbaye a pour origine le prieuré dont l'acte de fondation daté de 937 est signé par saint Odon, abbé de Cluny ; il est confié aux chanoines de Saint-Augustin d 'Évaux, en Combraille. L'église fut reconstruite au XIIe siècle dans un style roman-auvergnat et vit en 1286 le sacre d'Aymar de Cros, évêque de Clermont. Le prieuré est rebâti au XVe siècle ; il est inclus dans l'enceinte du château des ducs de Bourbon. Le château fort, qui était situé au sud des bâtiments actuels de l'abbaye, fut la résidence au XVIe siècle d'Anne de Beaujeu, fille aînée de Louis XI, régente de France de 1483 à 1491. |
En 1527, un arrêt du parlement ordonne le démantèlement de la forteresse. Richelieu achèvera la démolition à l'exception du prieuré. Au début du XVIIe siècle, le monastère, en déclin, est placé sous la dépendance des jésuites du collège de Moulins. À la Révolution, les religieux sont chassés et le prieuré est vendu comme bien national en 1794. En 1853, les bénédictines de l'abbaye de Pradines achètent la propriété et y fondent une communauté. Le pape Léon XIII érige le monastère en abbaye en 1890. L'église romane est orientée à l'est. La nef, constituée de trois travées, est flanquée de bas-côtés. L'abside comporte un déambulatoire et trois absidioles. Le cloître du XVe siècle se trouve au nord de l'église et donne accès, au rez-de-chaussée, à trois salles voûtées d'ogives : le réfectoire, la salle du chapitre et la salle de communauté. À l'angle nord, une toure lle abrite un escalier à vis, sans noyau central, qui mène à l'étage. |
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L’utilisation de l’arbalète dite de Chantelle remonte à Louis II de Bourbon dans les années 1370. Cette arbalète était sans doute construite dans la tour Saint-Pierre du château de Chantelle, atelier à fondre et d’artillerie. 150 ans plus tard, François Rabelais fit du maniement d’une arbalète un des passe-temps de Pantagruel, bien sûr, d’une taille proportionnelle à celle de son géant. Au chapitre V, on peut lire : « Ainsi croissait Pantagruel de jour en jour et profitait à vue d'œil, dont son père se réjouissait par affection naturelle. Il lui fit faire, comme il était petit, une arbalète pour s'ébattre après les oisillons, qu'on appelle à présent la grande arbalète de Chantelle. » L’arbalète de Chantelle est une reproduction de celle exposée au musée des armes du Moyen-âge de Castelnaud (Dordogne). |
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